Que voir dans l’église ?
L’entrée actuelle se situe dans la travée sous le clocher. Remonter jusqu’à l’autel principal. La vue en enfilade permet de situer les différentes époques.
1-Chœur
Chœur à chevet plat, voûté d’ogives sur colonnettes portant à gauche des armoiries parlantes : 3 miches et inscriptions : P. Michelot fit fe. [faire] ceste [pierre] ; à droite, Catron, daté de 1457. Nombreuses traces sur le mur du chevet d’une décoration peinte disparue.
2-Vitrail XIXème
Jugement du diacre Laurent.
Traduit devant le tribunal romain au cours des persécutions, il avait distribué en toute hâte les biens de l’église qu’il gérait comme diacre. Ainsi il put répondre : « Mes richesses, les voilà ! » en désignant les pauvres regroupés autour de lui.
Paysage en grisaille évoquant le village et son rocher ; une croix à la place de la Madone actuelle.
3-Peinture murale dans le chœur au nord. Adoration des Mages (début XVIème – MH )
Dégagée en 1992, cette peinture constitue un exemple rare dans cette région. Belles couleurs fraîches, décor naturaliste ; le blason suspendu à l’arbre indique que le donateur à gauche, est Louis, bâtard de Jean de Chalon Arlay.
4- Avant-chœur
Voûte en berceau légèrement brisé de persistance romane. Larges arcades fin XVème au niveau des deux chapelles, fermées au siècle dernier.
5-Quatre grands tableaux du XVIIIème siècle. Scènes de la vie du Christ (vers 1750)
Au nord : Pentecôte et Ascension ; au sud : Nativité et Résurrection
Tableaux en attente de restauration en raison de leur valeur artistique. La Résurrection serait une réplique intéressante de la toile de Carle Van Loo ( Cathédrale de Besançon, MH ), considérée comme remarquable.
6-Chapelle Barrau
Fondée en 1494. Voûtes d’arêtes. Etat critique en 1689. Effondrement partiel en 1821.Réfection sommaire.
7-Chapelle de la Vierge
Voûte d’aspect gothique tardif ; fenêtre incomplète dégagée à notre époque. Pierre tombale du curé Catron dont le nom est inscrit sur la colonnette droite du chœur. Armoiries martelées aux clés de voûte. Abrite une partie d’un ancien retable probablement XVIIIème, véritable témoignage d’art populaire.
8-Chapelle seigneuriale
Fragment de peinture murale visible (Descente de croix, XVIIème siècle) ; ouverture dans l’axe de l’autel –ou hagioscope-permettant au seigneur de suivre les offices.
Inscription commémorative (1621). Texte en latin dont la signification réelle a été mise en lumière par une récente étude*. Hommage émouvant d’un mari éploré, Renobert de Mont-Saint Ligier, seigneur de Saint-Laurent-la-Roche, à sa jeune femme, Charlotte de la Favée, décédée en couches en même temps que son enfant.
Partie subsistante d’un enfeu (XIV ème siècle) où reposa Béraud de Saint-Nizier, jeune seigneur des lieux, fils d’Etienne et d’Hughette de Sainte-Croix, épouse meurtrière au destin hors du commun.
9- Travée sous clocher
Voûtes d’ogives sur culots de profil XVIIème. Décoration ocre sur les arcs brisés. A droite, de l’entrée, croix de consécration en couleurs.
10-Travée en berceau continu
Partie de la nef agrandie au XVIIème siècle, période de prospérité. Une autre plus ancienne la précédait.
11-Chapelle des Fonts baptismaux
Voûte en berceau brisé du XVIème siècle. Fonts baptismaux en pierre datés de 1691 .
12- Tableau : Notre-Dame des Sept Douleurs.( MH)
Peinture datée de 1613 sur le cadre. Dans les médaillons : scènes de la vie de la Vierge, donateurs agenouillés : le capitaine Pierre de Courlon, gouverneur du château de Saint-Laurent-la-Roche et sa femme Françoise Bancenel. Derrière eux, se tiennent leurs saints protecteurs. A gauche, saint Laurent est représenté avec un gril, son attribut traditionnel.
13- Tableau : Saint Germain et saint Vincent, patron des vignerons
Une des nombreuses copies exécutées au XIXème siècle, d’après un tableau de J.-M. Vien (1716-1809). Saint Vincent de Saragosse, diacre et martyr espagnol, y est représenté glorifié par saint Germain, fondateur de l’illustre abbaye parisienne.
Un vignoble réputé détruit par le phylloxera, s’étendait autrefois sur les pentes ensoleillées du village.
Texte d’Agnès de Belleville – Diplômée de l’Ecole du Louvre –Mise à jour Avril 2018
Sources : A. Rousset. Dictionnaire géographique, historique et statistique… du Jura , t. III,1855 ; P. Lacroix. Eglises jurassiennes romanes et gothiques, Cêtre, Besançon, 1981 ; P. Barnoud, ACMH. Eglise Saint-Laurent. Etude préalable à la restauration intérieure, 2007 ; M. Marchand. « Epigraphie et héraldique de l’église de St-Laurent-la-Roche » pp. 426-433, 2013 dans Travaux, 2012, Société d’Emulation du Jura, Lons-le Saunier ; * S. Antès. « L’inscription commémorative de la chapelle seigneuriale de Saint-Laurent-la-Roche (1621) » dans Travaux 2016, idem, 2017, pp. 47-54.